LA GENTRIFICATION DU CAP-FERRET, DU BASSIN D'ARCACHON ET DE L'AQUITAINE, CHRONIQUE D'UNE FRANCE INCAPABLE DE DECENTRALISATION




Pleure au mon pays bien aimé !





Ce Matin au Cap-Ferret le chant des oiseaux remplacé par les grincements des perceuses, ponceuses, disqueuses, les bruits de moteurs et les claquements des marteaux électriques, pas de doute on déconfine. 

Ici dans le village, combien de chantiers ? 50 ? 100 ? 200 ? 

On démolit les vieilles maisons pour les remplacer par des constructions entre 250 et 400 mètres carrés, on coupe les arbres.... 

L'an dernier deux millions de personnes ont visité la dune du Pilat et l'aquitaine compte aujourd'hui plus de résidences secondaires que la Région PACA, chronique d'une néo colonisation héritée des inégalités territoriales Française par des "Parisiens" qui concentrent un peu trop de richesse et de pouvoirs...






La gentrification en marche accélérée, qui chassent les fils et les filles de nos villages de leur pays ou qui au mieux les entassent dans des "immeubles logements sociaux". 
Triste pour nous tous habitués à nos petites maisons et à nos jardins arborés... 
Triste de voir nos petites maisons désormais entourés de grandes bâtisses aux fenêtres intrusives et autres balcons surdimentionnés qui lorgnent sur nos intimités et nous cachent le soleil. 

Nos portefeuilles qui se vident comme le Titanic se remplissait d'eau, avec certains de ces commerçants qui nous prennent tous pour des milliardaires nantis, et certains de ces artisans qui doublent triples ou quadruplent leurs tarifs si peu intéressés qu'ils sont par les habitants du pays, avides de travailler pour ces colons aux poches qui dégueulent les euros jusqu'à plus soif. 
Et que dire des impôts sur la fortune immobilière qui aggravent aussi le phénomène d'expropriations "fiscales" de nos habitants saignés à blanc ?

L'accès au soins n'est pas non plus toujours évident, ici aussi la désertification médicale, la saturation des cabinets médicaux en saison, ou l'absence de certains praticiens spécialisés se fait cruellement sentir surtout quand on réside au bout de la presqu'île...

Image de cet été et de cette file d'attente d'un kilomètre à Bélisaire pour accéder aux pinasses qui traversent le Bassin. 
Image de ces embouteillages monstres qui sclérose la seule route de notre presqu'île ex du bonheur quand on doit se rendre au super marchés de Claouey ou d'Ares pour faire nos courses. 

Nostalgique de ces silences de l'hivers qui nous permettaient de souffler un peu entre deux saisons.




Alors que faire parce que critiquer c'est bien mais solutionner c'est beaucoup mieux ? 

J'ai quelques propositions à faire : 
-La création d'une carte de résident permanent pour ceux qui vivent toute l'année sur la Presqu'île qui leur permettrais d'obtenir des réductions pour que les prix de commerçants et artisans soient les mêmes que la moyenne de prix pratiqués sur Bordeaux Métropole. 
-La mise à dispositions de terrains "sociaux" par la municipalité qui pourrait être prêtés aux enfants du pays qui souhaitent se construire une maison, une loi nationale est en étude en ce moment pour mettre en place une telle idée, le Bassin d'Arcachon pourrait être pilote dans ce domaine... Concessions qui ne pourraient pas être revendus à des touristes mais seulement transmissibles par héritages aux résidents locaux.
-essayer de privilégier des logement sociaux cabane avec jardin à la construction d'immeubles.
-L'amélioration de la route du truc vert pour qu'elle puisse désengorger la circulation et être plus sure, elle est actuellement extrêmement dangereuse et crée un bouchon dans les sens Cap-Ferret Claouey vu que sa sortie débouche sur un stop. 
-Des routes avec séparateur central par exemple entre l'herbe et le Cap-Ferret pour éviter les comportements dangereux de certains excités du volant aux trop grosses cylindrées. 

Notez bien que ceci n'est pas une critique de notre Maire fraichement élu dont je ne pourrais préjuger de l'action ni de sa volonté à faire évoluer positivement les choses....

On observe aussi conséquence de ces inconséquences de phénomènes xénophobiques  :
-haine du "parisien"
-agression du photographe soupçonné d'être celui qui a attiré ce tourisme de masse (faut il rappeler que tout le monde à un smartphone et publie des millions d'images du bassin chaque années sur les réseaux sociaux ?)

Sachez bien que je ne suis en aucun cas partie prenante de ces xénophobies et que cet article n'est pas là pour les alimenter, mon grand père était d'ailleurs lui même un vrai Parisien.

Le tourisme est l'économie de notre pays, il nous est indispensable à tous, mais on ne pourrais en aucun cas survivre si on en corrige pas un peu les excès.

Pour conclure veuillez noter qu'elle ne sévit pas seulement chez nous cette gentrification néo-coloniale touristique, partout ou les paysages bucoliques attirent les touristes elle provoque les mêmes dégâts irréparables, ainsi il y a déjà 32 ans des amis Corses me relataient la colonisation de leur île par des richissimes promoteurs Allemands, même constat dans nos îles et territoires d'outre mer...


Il est donc fondamentalement urgent que des lois et de moyens nationaux corrigent enfin un peu ces problématiques qui créent une véritable situation d'apartheid social à l'intérieur même de tous ces territoires de notre beau pays. 

La loi qui a remplacé l'impôt sur la fortune par un impôt sur la fortune immobilière est bien loin d'aller dans ce sens par exemple.

Pour les excités : sachez que j'ai mis le mot "parisien" entre guillemets ce qui n'est pas dénué de sens, donc tout ceux qui prendraient ce terme au premier degré xénophobique se tromperaient lourdement sur mes intentions et mes opinions... Je suis une personne tolérante et hospitalière et je vous invite à pratiquer les mêmes valeurs...

Alexandre Cometti
Le Griot du Cap-Ferret