Portrait d'ici Alexandre Cometti Photographe, Le Griot du Cap-Ferret

Pour inaugurer cette série de portraits des gens d’ici j’ai choisi de faire le portrait de moi même dans cet interview un peu décalé.

Donc allons y pour l’interview portrait du Griot du Cap-Ferret :




Bonjour Alex

Bonjour Alexandre

Ah ah ça commence bien c’est quoi ton prénom ?

Alexandre, mais mes amis et ma famille ont toujours eu coutume de m’appeler Alex en fait j’aime beaucoup les deux

Et ton nom Cometti ?

J’aime beaucoup aussi mon nom de famille, mon beau père qui était professeur de latin et de grec m ’en a révélé l’étymologie. Cometti à deux signification (COME TI), « comme toi » ce qui suggère celui qui se considère sur un pied d’égalité avec les gens et « celui chez qui on mange » ce qui suggère l’hospitalité, deux valeurs qui sont très importantes pour moi et donc je suis très fier de porter ce si beau nom.

Ta famille est issue de l’immigration Italienne ?

Curieusement non aucun Italien de ma famille n’a jamais migré en France, ma grand-mère qui était de Provence c’est mariée à coté de Sète à un Italien de Sorisole (à coté de Bergame), ils sont partis vivre en Italie et ont été séparés durant la fin de la guerre, donc ma grand-mère est retournée vivre en France avec mon père en 1945, mon père avait deux ou trois ans du coup ni moi ni mon père ne parlons Italien, j’aurais aimé apprendre mais dans les écoles du Sud-Ouest on facilite plutôt l’enseignement de l’anglais, de l’allemand ou de l’espagnol. 
Du coté de ma mère, mon grand-père était Parisien et a rencontré ma grand-mère à Montesquieu en Lot et Garonne et il est resté vivre avec elle dans le Sud-Ouest, je suis né à Marmande, et j’ai vécu 15 ans à Bordeaux et je vis depuis 28 ans au Cap-ferret.



C’est quoi ce blog « Le Griot du Cap-ferret » ?

C’est un projet que j’ai muri il y a 20 ans en faisant le constat que la presse occultait de plus en plus les informations locales et de proximité, c’est un véritable drame sociétal qui coupe de plus en plus les gens de ce lien essentiel avec leurs communautés, leurs villes ou villages et leur quartiers. J’espère le developper et en faire un vrai petit journal avec l’idée d’en inspirer d’autres similaires partout en France et dans le monde, un modèle économique pour créer des milliers de vrais emplois pour les photographes et les journalistes, on pourrait ainsi créer entre 10 000 et 30 000 emplois rien qu’en France…
J’ai une autre idée à ce sujet mais c’est trop tôt pour la révéler c’est en gestation.



Et concrètement comment ça se passe à ton niveau ce projet ?

C’est pas si simple et en même temps c’est pas si compliqué, il n’est pas question d’en faire un journal au sens quotidien, plutôt un format magazine, je ne vais pas faire une « rubrique des chiens écrasés », plutôt un lien entre les gens du pays, les temporaires que sont les propriétaires de résidences secondaires et les institutions, tout le monde a sa place et participe à ce tout qui fait que notre Presqu’île existe. Je suis une personne totalement dépourvue de xénophobies, donc j’aimerais beaucoup contribuer à créer une harmonie entre tous ces gens si différents qui se croisent et vivent à Lège-cap Ferret. J’aime la nature et je sais que je vis aussi et surtout dans une des plus grandes réserve naturelle d’oiseaux d’Europe, donc j’ai aussi à coeur la préservation de ce patrimoine naturel d’exception.
Sinon sur l’aspect économique je pense introduire des pubs et des publireportages et continuer à travailler seul pour ne pas compliquer la rentabilité du projet.
Il y a aussi l’aspect juridique sur lequel je commence à réfléchir avant d’en faire définitivement un vrai journal.
Bien sur il n’y aura jamais d’édition papier, le format numérique étant le coeur de ce projet.

Quelle sont les principales difficultés d’un tel projet ?

L’absence de statut de la profession de photographe, être photographe en France (c’est le même problème pour les artistes plasticiens) c’est un véritable cauchemar administratif, on doit gérer quatre statuts fiscaux et sociaux en même temps, donc on doit être en permanence auteur, commerçant, artisan et salarié, cette absurdité a détruit complètement toute ma profession et plus largement les artistes plasticiens, on pourrait créer 50 000 emplois si un politicien avisé créait un statut unique pour les plasticiens, je milite pour cela depuis 20 ans en particulier sur un de mes blogs « Le Parti Artistique Français »



Tu es photographe depuis combien de temps ?

J’ai commencé à me passionner pour la photographie à l’âge de huit ans et mon premier reportage, je l’ai réalisé dans le cadre d’un voyage scolaire en 1969 ou 70 au Cap-Ferret, étonnant non ?



Et pour finir dis moi c'est quoi un Griot ?

En Afrique où il n'y a pas de tradition écrite, les Griots sont les livres vivants de l'histoire des gens, ils viennent dans les villages raconter aux gens l'histoire de leur famille et de leurs ancêtres, ce sont aussi des artistes, musiciens et conteurs.



Merci Alex

Merci Alexandre

Alexandre Cometti, Le Griot du Cap-Ferret, le 20 mai 2020